Avec la généralisation du tri des biodéchets depuis janvier 2024, le compostage est passé du statut de bon geste écolo à celui d’obligation. Un changement qui bouscule les habitudes… mais qui, bien appliqué, peut transformer vos épluchures en or brun pour le jardin. Encore faut-il éviter une erreur classique mais fréquente : mal placer son bac à compost. Car entre odeurs, sécheresse et mauvaise décomposition, un mauvais emplacement peut compromettre toute l’opération.
Compost obligatoire en 2024 : ce qui a changé
Depuis le début de l’année, chaque foyer est concerné par le tri à la source des biodéchets : restes alimentaires, marc de café, épluchures, fleurs fanées… Autant de déchets qui n’ont plus leur place dans la poubelle classique. Cette obligation résulte de la loi anti-gaspillage votée en 2020, inspirée par une directive européenne. Objectif ? Réduire le CO₂ lié à l’incinération et valoriser les déchets organiques sous forme de compost.
Certaines communes ont installé des composteurs collectifs ou mis en place des collectes dédiées. Mais à la campagne ou pour les jardiniers du dimanche, la solution la plus simple reste souvent d’avoir son propre bac à compost. Personnellement, j’ai bricolé le mien avec de vieilles palettes. Ça donne du charme rustique, et ça marche du tonnerre… à condition de bien le positionner.
Où installer votre composteur au jardin ou sur la terrasse ?
Le bon emplacement, c’est la moitié du travail ! Voici les critères essentiels à respecter pour garantir une décomposition efficace sans transformer votre jardin en zone à éviter :
- L’ombre partielle est votre alliée : préférez un coin légèrement ombragé, comme sous un arbre à feuillage clairsemé. Trop de soleil ? Le compost sèche. Pas assez ? Il pourrit.
- À bonne distance de la maison : pas trop près (pour les odeurs et les insectes), mais pas trop loin non plus si vous voulez l’utiliser au quotidien. Pour ma part, je l’ai mis à deux pas du potager.
- Directement sur le sol : oubliez la dalle ou le béton. Le contact avec la terre permet aux vers et aux micro-organismes de faire leur travail.
- Un coin abrité du vent : les bourrasques assèchent le mélange trop vite. Un simple panneau ou une haie peut faire l’affaire.
- Proximité d’un point d’eau : ça ne paraît pas indispensable… jusqu’au jour où il faut réhumidifier un compost desséché par l’été. Un arrosoir à portée de main, c’est un vrai plus.
Les pires endroits où poser son bac à compost
J’ai un voisin qui, pensant bien faire, a installé son composteur juste à côté de sa terrasse. Résultat : une ambiance parfumée pendant les barbecues. Il a vite compris sa douleur. Voici donc les erreurs fréquentes à éviter :
- Sous un arbre à racines envahissantes (comme un figuier ou un bambou) : les racines vont s’infiltrer dans le bac, perturbant le compostage.
- Collé à la maison ou au coin détente : que ce soit le coin barbecue, la piscine ou le salon de jardin, fuyez ces zones trop fréquentées.
- Sur une surface imperméable : le compost a besoin d’un bon drainage. Sur du carrelage ou une dalle, l’humidité stagne… ou disparaît.
- En plein soleil toute la journée : le contenu risque de sécher, ce qui bloque le processus. L’idéal reste un équilibre entre lumière et fraîcheur.
- Dans un courant d’air permanent : les vents forts assèchent le compost et peuvent même faire voler les déchets légers.
Compost : un geste simple aux grands effets
En choisissant bien l’emplacement de votre bac à compost, vous transformez une corvée en ressource précieuse pour le jardin. Vous réduisez vos déchets, vous fertilisez naturellement vos plantations, et vous participez à un geste citoyen. Selon l’ADEME, le compostage permet de détourner jusqu’à 30 % des ordures ménagères. Pas mal pour un tas de déchets, non ?
Alors avant de visser les premières planches ou de poser votre bac tout prêt, prenez deux minutes pour observer votre jardin. Et souvenez-vous : un bon composteur est comme un bon voisin — discret, utile, et bien placé.